Provenance du bois, portrait d’une scierie labellisée. 31.01.16

Visite de la scierie Tornare Alexandre et fils à Botterens.

« Le bois est une matière vivante, qui est très belle à travailler » mentionne Monsieur François Tornare, propriétaire de la scierie de Botterens. Même après une vie dans le métier, il ne peut cacher sa passion pour ce matériau. Initié aux métiers du bois de père en fils depuis deux générations, ce quinquagénaire a toujours travaillé dans le métier du bois, puis dans la scierie qu’il a pu reprendre en 1997. Debout devant des planches de bois empilées sur 5m de haut, il prend un plaisir certain à faire visiter les lieux aux clients de passage. On le comprend, d’autant plus en cette journée de fin janvier, où un magnifique coucher de soleil éclaire sa scierie et révèle un parfum délicieux de sciure fraichement découpée.

 

François Tornare devant les planches séchant au soleil avant d’être rectifiées.

 

Un décor bucolique qui ne fait pourtant pas oublier les réalités économiques. En Suisse, la concurrence étrangère est rude, principalement en raison de l’agressivité des prix. « Avec la venue des bois d’Autriche et d’Allemagne, cela a été difficile depuis une dizaine d’années » admet Monsieur Tornare, qui n’est toutefois pas homme à se décourager : « on a cru à la venue des labels, et au bois de proximité, cela commence enfin à marcher depuis deux années. On sent que les gens y sont petit à petit sensibles ».

 

Troncs de bois venant d'arriver des forêts de la région à la scierie Tornare Alexandre & fils

Les grumes venant d’arriver des forêts de la région à la scierie Tornare Alexandre & fils

Pour cette nouvelle clientèle, un passage par cette scierie vaut le détour. Située dans la magnifique région gruyérienne, l’entreprise Tornare Alexandre et fils s’approvisionne essentiellement en bois régional – sapin et épicéa – dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres. Communes, triages forestiers, entreprises forestières, mais aussi les particuliers en sont les principaux fournisseurs. « Les arbres sont choisis en fin d’année, afin d’être coupés durant la période hors sève » ajoute Monsieur Tornare. De octobre à mars, les bucherons font vibrer la forêt avant de laisser place à la nature de revenir au printemps. Les tas de grumes écorcés sont laissés en forêt et offrent un terrain de jeu et de cachettes à la faune locale, avant d’être ramenés pour la découpe en fonction des besoins.

 

Trois questions à Corinne Décosterd :

 

www.en-autarcie.ch : Pourquoi avoir choisi de travailler avec du bois Suisse ?

Corinne Décosterd, co-initiatrice du projet:

Pour Marc et moi-même, travailler avec des matériaux locaux était une condition qui nous tenait à coeur. En Suisse, nous avons des entreprises compétentes qui souffrent de la concurrence étrangère. Avec ce choix, non seulement nous savons d’où provient le bois de notre maison, mais aussi, nous évitons les transports coûteux et polluants. Il s’agit en plus d’un moyen de soutenir les différents métiers du bois en Suisse, tels que les bucherons, les scieries et les menuisiers.

 

En choisissant du bois Suisse, n’avez vous pas peur de participer à l’appauvrissement des forêts ?

Nos forêts sont riches et recouvrent près d’un tiers de notre pays. Il s’agit d’ailleurs de la première ressource naturelle du pays. La législation Suisse est l’une des plus stricte au monde : nous ne récoltons pas plus d’arbres qu’il n’en pousse, soit près de 10 millions de mètres cubes par an. Dans certaines régions montagnardes, les forêts gagnent même du terrain.

 

Comment reconnaitre le bois Suisse dans le commerce ?

Le bois issu de nos forêts suisses et transformé dans notre pays est certifié COBS – Certificat d’Origine Bois Suisse. Nous retrouvons l’inscription sur le produit lui-même, ou auprès des revendeurs du bois. Je mentionne aussi que ces labels garantissent la fonction protectrice de la forêt ainsi qu’un espace de vie pour la faune et la flore. Nous contribuons à préserver une forêt saine et durable.

 

Liens utiles pour la construction en bois: