Mes pensées pour la nouvelle année vont aux jeunes de 20 à 30 ans.
Chers amis du projet EnAutarcie,
J’ai le plaisir de vous écrire ce mot bien au chaud devant mon ordinateur alimenté à l’électricité solaire malgré le brouillard présent ici depuis plus d’un mois (voir à ce propos le dernier carnet de construction). J’aimerais vous souhaiter la plus belle des années 2017, toutefois mes pensées ne vont pas à vous mais aux jeunes de 20 à 30 ans.
A travers le projet EnAutarcie, j’imaginais réaliser quelques journées participatives durant l’année 2016 pour faire connaître les méthodes de construction écologiques et durables. Finalement, ce sont près de 20 dates qui ont eu lieu et plus de 150 personnes qui ont mis la main à la paille. La plus grande surprise aura été de découvrir les raisons pour lesquels ces personnes – la plupart des jeunes de la génération Y (entre 18 et 30 ans) – sont venus donner un coup de main.
Ces jeunes sont formidables. Ils sont formés, motivés, débrouillards, et ont des cerveaux qui marchent à plein régime. Malgré ces talents, ces jeunes, il faut s’en rendre compte, sont frustrés. Ils voient le monde se dégrader, les espaces animales disparaître, le climat se réchauffer sans que les réactions proportionnées au sein de notre société ne se produisent réellement. Leurs parents, leur patron, leurs voisins ne voient d’ailleurs pas où est le problème. Ces jeunes aimeraient changer (réparer !) le monde, mais partout autour d’eux, ils se rendent compte que les mentalités – oui, les mentalités – ne le permettent pas (encore ?) réellement, même si de belles actions naissent ici ou là. Ils sentent alors une impuissance grandir qui mène à une importante frustration.
Ces jeunes se retrouvent alors un samedi matin à empiler des bottes de paille à Châtillon. Ils viennent ici pour toucher des matériaux et découvrir que d’autres façons de faire sont possibles. Surtout que d’autres idées sous-jacentes peuvent être intégrées dans une branche professionnelle et créer quelque chose de plus beau encore. Une maison écologique ; non ce n’est pas plus cher ; oui c’est techniquement au point ; oui cela donne du travail local ; non cela ne détruit pas l’environnement ; oui c’est bon pour la santé. Tout cela sonne juste. Ce que leur apporte une telle journée en réalité, c’est de l’espoir. C’est ramener de la cohérence, du réel. Tout est possible, ici et aujourd’hui. Vous devriez voir leurs sourires en fin de journée et comme leurs batteries sont rechargées en quittant Châtillon. C’est un vrai bonheur.
Si vous n’en avez pas encore eu l’occasion, essayez-le en 2017. Faites un pas vers ces jeunes. Vous ne serez pas déçu. Nous devons ensemble – et de toute urgence – leur laisser le droit de construire le monde qui leur appartiendra prochainement et les aider dans leur démarche. Ils sont plein de talents et ce qu’ils vont construire va être absolument extraordinaire.
Je vous souhaite à toutes et à tous une très belle année 2017 et me réjouis de vous voir prochainement à Châtillon pour un café solaire à l’eau de pluie!
Marc Muller
Merci à tous ces jeunes pour les riches échanges durant les journées participatives: